Lamine Cissokho - Sunujazz (Musiques du Monde/Afrique)

14 Juillet 2019

Musicalité et fraternité !

Lamine Cissokho fait partie des joueurs de kora issus d'une famille de griots mandingues dont les traditions remontent à l'époque de l'Empire du Mali du XIVème siècle. Son inspiration musicale lui vient naturellement de son Sénégal natal et, en tant qu'artiste cosmopolite installé actuellement en Suède, il la métisse joliment de jazz et de couleurs orientales et nordiques. Cet album est l'expression parfaite de cette rencontre des cultures. Sunujazz, le titre qui donne son nom à l'album, provient de la contraction de "Sunugal" (Sénégal, "sunu" signifiant "notre" en wolof) et du jazz, musique aux racines africaines devenue universelle. Lamine Cissokho y a convié de talentueux musiciens africains et suédois. Et c'est une merveilleuse invitation au voyage entre tradition et modernité qui s'offre à nous !

Dans les deux compositions ouvrant le programme, la grâce et l'agilité de la kora s'associent à la sensualité du saxophone du Camerounais Alain Oyono nous entraînant sur les rives envoûtantes d'un sublime afro-jazz aux touches orientales. Sur les titres suivants, la guitare du Suédois Tobias Grim devient une agréable compagne de route contribuant à une rythmique lumineuse doucement dansante et dialoguant élégamment avec sa consœur africaine. La flûte peulh d'Ousmane Ba apportera une touche veloutée et passionnée à Kaïra (signifiant "paix" en mandingue), titre traditionnel arrangé par Lamine Cissokho en hommage au regretté grand frère griot sénégalais Solo Cissokho, également joueur de kora. Les cordes pincées de la kora et celles frappées du piano de l'autre musicien suédois de l'album Per-Olof Rylander s'unissent tendrement le temps d'un duo aux teintes jazz-blues offrant une belle rencontre fraternelle entre l'Afrique et l'Occident. Dans les deux chansons qui ponctuent l'album aux textes associant le mandingue et le français, on retrouve tout le charme chaleureux de l'Afrique entre chanson d'amour et rythmes chaloupés enrobés de séduisants chœurs féminins (Diougouna Sissokho et Saga Björkling). Et n'oublions pas l'accompagnement essentiel de la basse ronde et dansante de Romi Christian Bonaban et la pétillante calebasse d'Ibou Calebasse, fidèles acolytes de Lamine Cissokho.

En bref, voilà un album délicieux à découvrir et à conseiller ! Son défaut ? On aimerait qu'il soit plus long ! Son avantage ? Il n'y a rien à jeter ! Alors on l'écoute et le réécoute avec plaisir !

Avec : Lamine Cissokho (kora, chant), Alain Oyono (saxophone), Tobias Grim (guitare), Per-Olof Rylander (piano), Ousmane Ba (flûte peulh), Romi Christian Bonaban (basse), Ibou Calebasse (calebasse), Diougouna Sissokho et Saga Björkling (chœurs).