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Tout un art !

De la période baroque à nos jours, Paris s'est imposé comme la capitale de la flûte. Emmanuel Pahud en est un de ses plus éminents représentants. C'est pour lui que Philippe Hersant écrivit Dreamtime créé en 2014 pour flûte et orchestre inspiré par le mythe de la création du monde dans la culture aborigène. La flûte semble y faire communion avec la nature à la fois primitive, frénétique, contemplative ou voyageuse nous entraînant dans un univers envoûtant et fantasmagorique à la musicalité élégante. La pièce est d'une vitalité captivante avec ses riches couleurs orchestrales tout autant que le jeu de flûte jouant sur les effets de timbre et de rythmes hypnotiques. À cette composition au magnétisme ensorcelant succède la belle Romance (1871) de Camille Saint-Saëns au charme rêveur et poétique. Emmanuel Pahud en donne une version d'une remarquable délicatesse entre tendres mélodies et envolées lyriques passionnées. Une sensation de douce légèreté se dégage de l'œuvre. L'Odelette (1920) qui suit, également de Saint-Saëns, s'enchaîne tout naturellement avec son discours autant gracieux et léger que volubile et affirmé. Le court Concertino (1902) au caractère enchanteur de Cécile Chaminade est à la fois brillant et enjoué. La superbe orchestration (1976) par Lennox Berkeley de la Sonate de Poulenc pour flûte et piano créée en 1957 apporte une ampleur et des couleurs symphoniques ainsi qu'une expressivité bien senties à cette composition raffinée. Charme mélodieux, émotion profonde et agilité vivace s'y combinent de belle manière. Comme le Concertino de Chaminade, la Fantaisie (1898) de Gabriel Fauré fut écrite pour un concours du Conservatoire. Elle est orchestrée par Louis Auber, élève de Fauré, et donnée sous cette forme pour la première fois en 1957. Le lyrisme mélodieux du mouvement lent s'associe à l'exigence technique du mouvement vif. La Tarentelle (1857) de Saint-Saëns clôture le premier CD avec ses accents populaires et dansants nous entraînant dans un tourbillon de musique constituant le bouquet final d'un riche programme.

Le deuxième CD propose deux œuvres de Mozart écrites en 1778 lors de son séjour à Paris. La Symphonie concertante pour flûte, hautbois, cor et basson fut composée à la demande de Joseph Legros dirigeant alors cette institution qu'était Le Concert Spirituel. Elle ne fut finalement jamais jouée et la partition fut perdue. Il s'agit ici d'une reconstitution du musicologue américain Robert D. Levin du début des années 1980. Il se base sur une copie manuscrite retrouvée en 1870 dans la collection du musicologue allemand Otto Jahn pour hautbois, clarinette, cor et basson. L'accompagnement orchestral avait peu de chances d'être authentique et la version pour clarinette certainement pas réalisée par Mozart. La version de Levin fut adoubée par les solistes du monde entier. Le Concerto pour flûte et harpe fut écrit pour Adrien-Louis de Bonnières, duc de Guînes, flûtiste amateur émérite et sa non moins talentueuse fille harpiste Marie-Louise-Philippine. L'association de ces deux instruments dans un concerto est originale à l'époque. L'œuvre exprime un classicisme rayonnant dans lequel l'agilité aérienne et mélodieuse de la flûte s'associe avec grâce à la légèreté scintillante de la sonorité tant soyeuse que piquante de la harpe.

Paru le 9 juillet 2021 - Rayon Musique classique 

Mode d'emploi de l'écoute : Cliquez sur la photo pour avoir accès à des extraits de l'album (titres en entier après inscription gratuite sur Deezer) :

INTERVIEW : 

Tag(s) : #Musique classique, #Flûte, #Musique symphonique, #Concerto
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