Khatia Buniatishvili - Labyrinth (Musique classique)

Douceur et poésie.

Khatia Buniatishvili nous invite à 1h20 de rêverie musicale. Le programme est à l'image du titre de l'album. Éclectique, il emprunte des chemins divers à travers esthétiques et époques variées. Les morceaux se succèdent avec grâce. Les pièces vaporeuses et aériennes, à l'esprit mélancolique, voire mystérieux, sont interprétées avec une délicatesse touchante sublimant les mélodies où se côtoient Morricone, Satie, Chopin, Gainsbourg, Bach, Glass, Cage, Rachmaninov, Ligeti...

Quelques morceaux dans une version originale rythment un ensemble à la douceur et à la poésie envoûtantes. La fulgurante et pétillante Badinerie de Bach est présentée dans un arrangement à quatre mains de Khatia Buniatishvili joué avec sa sœur Gvantsa Buniatishvili dans lequel la pianiste a pris quelques libertés avec la partition originale. La Vocalise de Rachmaninov comporte des interludes inédits dus à l'arrangement d'Alan Richardson. La Javanaise de Gainsbourg arrangée par la pianiste prend d'élégantes et superbes tournures de valse jazz intégrant un intermède dansant au programme et précédant l'alternance de rêverie et de passion enflammée de la pièce de Villa Lobos. Et en avant-dernier morceau, la pianiste nous propose le fantasque 4'33 (durée de la pièce) de John Cage composé uniquement de silence dans lequel on peut entendre des oiseaux au loin au milieu d'un bruit blanc.

Le programme est long, les chemins sont divers, l'ensemble dégage un charme et une fluidité magnifiquement rendus par le jeu subtil tout en nuances de la pianiste. Khatia Buniatishvili nous mène à travers un parcours astucieux aux méandres musicaux relaxants et méditatifs avec une classe et une délicatesse infinies !

Paru le 9 octobre 2020 - Rayon Musique classique

Mode d'emploi de l'écoute : extraits de 30 secondes (titres en entier après inscription gratuite sur Spotify) :

INTERVIEW (LE JOURNAL INATTENDU -RTL- 10/10/2020) :