Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Des œuvres vivifiantes !

Si la Cinquième symphonie (1808) de Beethoven (1770-1827) est bien connue du grand public, plus particulièrement son premier mouvement, la Symphonie à dix-sept parties (1809) de Gossec (1734-1829) l’est beaucoup moins, bien qu’elle soit sa symphonie la plus célèbre et la plus jouée de nos jours. C’est ici la version critique des éditions du "Centre de musique baroque de Versailles" qui est interprétée. Elle a été établie à partir de la partition manuscrite contenant de nombreuses corrections, ratures et retouches diverses avec en plus des difficultés à relire l’écriture du compositeur. L’œuvre est un remaniement d’une ouverture d’opéra en trois mouvements des années 1780. Même la date autographe a été corrigée et semblerait indiquer 1807.

Associer ces deux œuvres est une bonne idée !  L’une allemande, l’autre française, écrites à une même époque post-Révolution française, elles traduisent les élans humanistes et libérateurs de la période. Cela se ressent particulièrement dans la symphonie de Beethoven avec cette écriture fougueuse colorée d’accents conquérants et dramatiques auxquels l’orchestration renforcée de cuivres et de percussions contribue fortement. Puissance imposante, phrasé impulsif, discours aux contrastes saisissants, répétitions de motifs mélodico-rythmiques et fougue des nuances sonores exhortent l’auditeur à un enthousiasme revigorant l'entraînant dans une marche assurée et triomphante. L’interprétation donnée par François-Xavier Roth et l’orchestre "Les Siècles" est éclatante de vitalité et de dynamisme.

Dans la composition de Gossec, élan conquérant et accents théâtraux ne sont pas en reste renforcés par les percussions dès le premier mouvement. L’écriture est néanmoins plus classique et plus française faisant la part belle aux pupitres de bois et aux cordes rendant le discours plus posé, moins emporté et imposant que dans la Cinquième de Beethoven. Les ponctuations de cors apportent une touche cuivrée à l’ensemble. L’œuvre s’inscrit dans un classicisme élégant ne manquant ni de ferveur ni d’allégresse.

Voilà un programme astucieux qui regroupe deux œuvres complémentaires illustrant talentueusement leur époque !

Paru le 18 septembre 2020 - Rayon Musique classique

Mode d'emploi de l'écoute : extraits de 30 secondes (titres en entier après inscription gratuite sur Spotify) :

Tag(s) : #Musique classique, #Musique symphonique
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :