C'est le charme de l'époque située entre la fin du Baroque et le début du Classicisme qui s'exprime dans les œuvres de Louis-Gabriel Guillemain (1705-1770). Violoniste virtuose et compositeur à la cour du roi Louis XV, il jouissait d'une réputation considérable grâce à ses œuvres novatrices et à une technique et une musicalité flamboyantes.
Son esthétique s'inspire ici du style italien volubile et brillant. Les symphonies du programme sont d'ailleurs issues d'un recueil intitulé "dans le goût italien en trio". La symphonie à ses débuts s'apparentait d'avantage à de la musique de chambre car écrite pour trois parties (deux violons + un violoncelle et clavecin constituant la "basse continue"). Régulièrement interprétées lors des "Concerts Spirituels", institution de l'époque, elles s'étoffaient de flûtes, hautbois et bassons tout en conservant leur écriture à trois voix. Les sonates comportent elles aussi encore la basse continue violoncelle et clavecin que le classicisme finira par abandonner au profit d'un accompagnement au piano.
Quelque soit l'oeuvre, l'écriture de Guillemain est éclatante associant avec talent exigence technique et musicalité. La violoniste semble parfois d'ailleurs avoir du mal à associer les deux dans quelques passages dont la justesse ne semble pas toujours irréprochable (cf. piste 8 notamment). Il n'en reste pas moins la qualité et l'intérêt des compositions à la fraîcheur vivifiante d'un compositeur à la gloire passée.
Paru le 7 août 2020 - Rayon Musique classique
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